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ARS TENEBRIS
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Le Kali Yuga et la Pestilence

Le Kali Yuga et la Pestilence

Throne of Chaos - Santiago Caruso

Le Kali Yuga déploie ses forces de destruction pour nous rappeler que nous ne sommes pas grand-chose. L’arrogance de l’humanité est mise à rude épreuve et malgré « l’espoir » que tout va finir par s’arranger, autant le savoir, rien ne sera plus jamais pareil. L’angoisse de voir un monde s’effondrer est soudain remplacée par la perspective d’une réalité purifiée, nettoyée de ses immondices et parasites, ou osons le dire de ses virus… Qui, malgré l’incertitude des temps ne ressent pas un soulagement à l’idée d’un changement radical des valeurs, où la frénésie et le syndrome de l’hyper-responsabilité individuelle ne seront plus que les vieux cauchemars d’une folie oubliée ?  La jubilation secrète de l’avènement d’une nouvelle ère « après » permet de supporter la dévastation mesurée par les chiffres faramineux des victimes de la Pestilence. La réhabilitation de l’indépendance de pensée et d’action est l’embryon en gestation, la promesse d’une libération nucléaire de l’intelligence en myriades de possibilités. La déesse des Ténèbres poursuit son œuvre sans merci, sous l’œil fixe d’une supra conscience inconnaissable. Chaque jour, l’activité superflue motivée par l’orgueil décadent de l’Exploitation de la vie, recule, se tait, est mise hors d’état de nuire. Le Silence et l’Espace s’émancipent du carcan de la barbarie du « progrès », pénètrent chaque instant et lui rendent son goût d’éternité.

Ce n’est pas la fin du monde, mais la fin d’un monde, celui que nous connaissons trop bien, celui où la stupidité et la superficialité sont récompensées, celui du bruit et de l’agitation, celui où l’on produit, se gave sans conscience, celui où la noblesse des esprits est bâillonnée, où les vociférations d’une espèce en perdition couvrent les murmures des poètes.

Le Chaos s’invite pour réorganiser une réalité obsolète sous le regard impuissant des petits hommes qui croyaient pouvoir tout contrôler.

Combattre le mal par le mal tel pourrait être l’adage de notre époque sombre où le matérialisme et l’ignorance ne peuvent être détrônés que par une sublime puissance encore plus abjecte.

Harvey Dinnerstein 1972