Les portes de la perception s’ouvrent à ceux qui osent prendre le risque de provoquer une explosion de la pensée rationnelle par un moyen non conventionnel. La transe, l’ascèse, la souffrance ou le plaisir sexuel extrêmes et l’arsenal des drogues sont les outils les plus courants pour faire l’expérience d’un état de conscience modifiée. Les chamanes ont de tous temps utilisé des drogues comme catalyseurs initiatiques, tout comme les prêtresses des rites dionysiaques de l'antiquité. L’usage de drogues dans un but récréatif n’était pas encouragé, mais réservé à un rite sacré pour révéler, pour dépasser les limites du connu et les intégrer dans une vision plus vaste.
Aujourd’hui, la tendance semble s’être inversée, les drogues, moyen d’échapper à une morne réalité génèrent une dépendance avilissante dépourvue de poursuite initiatrice. Les adeptes des drogues psychoactives semblent pourtant se rapprocher de l’usage d’origine de ces substances. Les cérémonies d’Ayahuasca et le DMT font des émules promettant démons et merveilles dans un but transformateur. Phénomène de mode dans un monde où l’on cherche des solutions rapides et faciles à un mal être profond. Une substance psychoactive est certes un moyen de percevoir un champ de conscience voilé en temps normal. C’est un peu comme prendre l’ascenseur, avoir une perspective époustouflante et redescendre. Ensuite, il faut faire l’ascension de la montagne à pied en empruntant une voie de transformation intérieure radicale quelle qu’elle soit. Le but étant de maîtriser l’accès à d’autres états de conscience de façon permanente, sans substance, vers une existence supra normale.