Quand on est fasciné par le mythe du vampire, on peut être tenté d’en explorer toutes les dérives. Processus parfois pénible quand on tombe sur un os qui gâche la dégustation.
Malgré la propagande marketing nous présentant « Dracula Untold « comme une production de qualité aux visuels époustouflants, il faut dégonfler la baudruche et la voir pour ce qu’elle est.
Le Dracula bodybuildé au teint halé et à l’humour à deux balles est quasiment une insulte à l’archétype cinématographique de ce vampire légendaire. L’acteur n’y est pour rien, il fait son job comme on lui a demandé. L’histoire formatée épopée épique est essentiellement axée sur le combat entre l’envahisseur turc et le peuple transylvanien. La romance entre Mina et Dracula manque cruellement d’intensité émotionnelle malgré les tentatives désespérées de dramatisation. Le seul personnage intéressant reste sans doute le vampire originel (incarné par Charles Dance alias Tywin Lannister in Game of thrones) dans sa grotte qu’on voit trop peu. Voilà, j’ai craché mon venin d’indignation et même si tout ça n’est pas très grave on peut se demander quand la machine Hollywood cessera d’enfanter des versions de plus en plus médiocres de la même histoire avec des noms et contextes différents en bafouant au passage l’honneur de mythes grandioses. Les effets spéciaux, oui ça en met plein la vue mais est-ce pour compenser la platitude de l’œuvre? Le « Dracula » incarné par Christopher Lee aux mimiques d’enfer et aux effets spéciaux hyper kitsch avait son charme… Toute comparaison avec les Draculas antérieurs de fictions ou ayant existés ne font hélas que mettre en valeur le manque d’intérêt de celui qui aurait dû (peut-être) rester à jamais « untold».