Les pactes avec le diable, malédictions, résurrections et légendes paranormales en tout genre ne manquent pas dans les annales du rock depuis sa toute première origine. Les excès de ses protagonistes dans leur inspiration ou leur chute évoquent des forces obscures intervenant pour les bénir ou les maudire, en tout cas rien de bien ordinaire au pays des ondes de chocs et riffs qui tuent.
Robert Johnson, bluesman originaire du Mississipi lança la première pierre qui roule dans les années 30. Considéré comme le grand-père du rock, il doit sa réputation à une sorte de miracle inexpliqué : un musicien très médiocre, qui se métamorphose en virtuose du blues après un an d’absence. Comme quoi, il y a toujours de l’espoir… mais pour cela il faut se rendre à la croisée des chemins avec sa gratte à l’heure de minuit et attendre que sa Majesté daigne se présenter et propose un pacte. Le prix est élevé : l’âme du signataire en échange de la gloire, souvent éphémère. Il semble que Johnson avait le bon profil : désespéré de ne pouvoir être un bon joueur de blues, d’être chroniquement fauché et de manquer d’attention féminine, il était prêt à tout pour renverser la vapeur. Les textes de Johnson sans équivoque « Me and the Devil Blues » « Hellhound on my trail » et son aveu lors d’une de ses multiples buveries confirmèrent les lourds soupçons à l’origine de la légende dans le Sud américain du Delta Blues. Il mourut le 16 aoùt 1938 à l’âge de 27 ans dans des circonstances les plus troubles, empoisonnement, maladie ou coma éthylique, on ne saura jamais. 27 ans eh oui, il fut également le fondateur du fameux « Club des 27 » «(Janis Joplin, Jimmy Hendrix, Jim Morrison, Ron « Pigpen » McKernan, Kurt Cobain, Amy Winehouse et d’autres), morts de rock stars à l’âge de 27 ans et de mort suspecte.