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ARS TENEBRIS
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L'exorcisme d'Emily Rose (2005)

L'exorcisme d'Emily Rose (2005)

La dimension spirituelle (angélique et démoniaque) est-elle une réalité ? C’est la question fondamentale que pose ce film inspiré d’un fait réel (Anneliese Michel décédée en 1976), ayant remué les consciences du fait de l’affrontement de deux thèses : négligence médicale d’un cas psychiatrique du fait d’hystérie religieuse ou une possession démoniaque avérée confirmant l’existence de forces qui nous dépassent. Le film se déroule lors du procès du prêtre exorciste accusé d’être responsable de la mort. L’avocat du prêtre de conviction agnostique recherche la vérité avec intégrité et se laisse peu à peu gagner par la probabilité du surnaturel malgré elle.

On se retrouve ainsi avec elle confronté à notre scepticisme, notre désir et crainte de croire en quelque chose d’autre, les implications sociales et politiques de l’une ou l’autre des théories et aux limites de la justice des hommes. On peut en sortir convaincus et terrifiés, les scènes où apparaît Emily Rose sous l’emprise du démon étant suffisamment réalistes, et surtout par la présence continuelle et insidieuses de manifestations surnaturelles du mal dans la vie quotidienne du procès. Je me suis réveillée à 3h du matin (l’heure du démon semble-t-il) la nuit où j’avais visionné ce film, et j’avoue que je n’étais pas fière au fond de mon lit. Ce film n’a cependant pas une vocation d’horreur à sensation, mais cherche visiblement et efficacement à provoquer une réflexion. Emily Rose n’aurait été qu’une martyre au service du divin se sacrifiant pour permettre aux consciences de s’éveiller à la réalité terrible, implacable et aussi fantastique dans laquelle nous vivons. Si le divin existe, le démoniaque aussi, et tous les monstres et merveilles ne seraient pas seulement d’origine humaine. On peut également renforcer son scepticisme en adhérant à l’explication scientifique et médicale du cas psychiatrique. L’esprit est suffisamment subjectif et influençable pour créer des mythes, croire en l’impossible, interpréter à tort des « signes » dans un élan de superstition grossière. La bigoterie peut être source de terreur engendrant des délires dévastateurs et actes de barbarie. Entre les deux extrêmes, il est aussi possible de rester ouvert à tout, sans croire en rien, en prenant le risque de connaître plutôt que de se barricader intérieurement dans un monde figé.

L'exorcisme d'Emily Rose (2005)